MAI 1968

Les événements de Mai 68 désignent une période durant laquelle se déroulent, en France, des manifestations étudiantes et des grèves du monde ouvrier. Elle est caractérisée par une révolte antiautoritaire de nature culturelle, sociale et politique, dirigée contre le capitalisme, le consumérisme, l'impérialisme américain et contre le pouvoir gaulliste.
Les événements de Mai 68 se divisent en trois phases: une "période étudiante", une "période sociale" et une "période politique".
Le point de départ est le Mouvement du 22 Mars où près de cent cinquante étudiants, menés par Daniel Cohn-Bendit, décident d’occuper la tour centrale administrative de la faculté de Nanterre pour réclamer le droit de tenir des réunions politiques dans des lieux universitaires. Le 3 mai 1968 le mouvement se dirige vers la Sorbonne où quatre cents étudiants tiennent meeting, dans la cour, à l'appel de l'UNEF. Les étudiants occupent la Sorbonne et le recteur de l'académie de Paris demande l'intervention des forces de police. La Sorbonne est évacuée et 574 personnes sont arrêtées, dont Daniel Cohn-Bendit.
Ces brutalités dénoncent les centrales syndicales en appelant à la grève générale pour le 13 mai contre les excès de la police. La grève est un succès, impliquant pour la première fois le monde du travail à côté du monde étudiant. Le chef de l'État, le général de Gaulle, en voyage en Roumanie, n'accorde initialement pas beaucoup d'attention à ces manifestations et laisse son Premier ministre s'en occuper. Pour calmer les esprits, ce dernier ordonne la libération des étudiants emprisonnés, mais la grève générale ne s'arrête pas ce jour-là et s'étendre rapidement dans les jours qui suivent: c'est la première grève générale sauvage de l'Histoire. Dans ce jour 10 millions de ouvriers se mettent en grève pour meilleures conditions de travail, augmentations de salaire et plus grande autonomie. Les négociations avec les syndicats aboutissent avec les accords de Grenelle le 27 mai 1968. Les Accords de Grenelle sont le résultat d'une négociation collective, menée à l'initiative du gouvernement, avec les représentants des syndicats de salariés et ceux des organisations patronales. Les principales mesures de cet accord sont mises en application par le gouvernement de Georges Pompidou et impliquent une augmentation de 35 % du SMIG, c'est-à-dire le salaire minimum interprofessionnel garanti et la création de la section syndicale d’entreprise. Ils ne résolvent pas la crise sociale et la grève continue, jusqu'au 30 mai quand le général de Gaulle décide la dissolution de l'Assemblée nationale et provoque des élections législatives qui voient le triomphe des gaullistes de l'UDR.
En tout cas, mai 68 représente une grande période de démocratie directe, qui accélère l'évolution des mentalités sur le travail, l'environnement, le rôle des femmes.

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